Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/164

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dès lors à se dégager. Anton, Ammon, Staeudlin, Lindemann et surtout Velthusen (1786) développèrent l’idée de Jacobi, en écartant les explications subtiles qu’il y avait mêlées. Mais telles sont les obscurités que présente, selon les idées modernes, le poëme étrange dont nous nous occupons que le système de ces ingénieux critiques ne put d’abord conquérir un assentiment universel. Un système contraire, envisageant le Cantique comme un simple recueil de chants d’amour entre lesquels il ne faut chercher ni lien ni plan suivi, système qui avait déjà séduit Richard Simon, conserva de nombreux adhérents, Herder, Dœderlein, Hufnagel, Kleuker, Eichhorn, et, presque jusqu’à nos jours, Dœpke, Magnus et de Wette.

Le vaste travail de philologie et de critique qui, dans la première moitié de notre siècle, a fait faire de si grands progrès à la connaissance de l’ancienne littérature hébraïque, a pleinement confirmé, en la modifiant sur plusieurs points de détail, l’hypothèse