Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/192

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v, 2 Je dors, mais mon cœur veille… C’est la voix de mon bien-aimé[1] ! Il frappe : « Ouvre-moi, dit-il, ma sœur, mon amie, ma colombe, mon immaculée ; car ma tête est toute couverte de rosée, les boucles de mes cheveux sont toutes trempées de l’humidité de la nuit. » — 3 « J’ai tiré ma tunique ; comment veux-tu que je la remette ? J’ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je ? » 4 — Mon bien-aimé alors a étendu sa main par la fenêtre, et mon sein en a frémi. 5 Je me lève pour ouvrir à mon bien-aimé ; ma

  1. La vision du bien-aimé est dans tout ce qui suit identifiée avec le bien-aimé lui-même, selon une figure bien connue des poètes arabes et nommée Thaïf al khaïâl. Voir Journal asiatique, avril 1838, p. 378 et suiv. (art. de M. de Slane).