Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/122

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Ses fils sont perdus sans retour ;
On les écrase à la porte[1], sans que personne les défende.

L’homme affamé dévore sa moisson,
Enfonce sa haie et le dépouille ;
L’homme altéré de soif couve des yeux ses richesses.

Le mal, en effet, ne sort pas de la poussière,
Le châtiment ne germe pas du sol ;

Mais l’homme est né pour la peine.
Comme le fils de la foudre[2] pour s’élever en l’air.



    A ta place, je me tournerais vers Dieu,
J’adresserais ma parole au Tout-Puissant,

Qui fait de grandes choses qu’on ne saurait sonder.
Des merveilles qu’on ne saurait compter ;
 

  1. La porte est le forum des villes d’Orient ; là se rend la justice et se font tous les actes importants de la vie civile.
  2. L’oiseau de proie.