Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/144

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Trouves-tu du plaisir à opprimer,
A repousser l’œuvre de tes mains.
Tandis que tu éclaires le conseil des méchants ?

As-tu donc des yeux de chair ?
Vois-tu comme voient les humains ?

Tes jours sont-ils comme ceux de l’homme ?
Tes années sont-elles comme les jours des mortels,

Pour que tu recherches ainsi mes fautes,
Pour que tu poursuives mon péché,

Tout en sachant bien que je ne suis pas coupable,
Et que nul ne peut être sauvé de ta main ?



    Tes mains m’ont créé et formé au tour ;
Et tu veux me détruire !

Souviens-toi que tu m’as façonné comme de l’argile ;
Et tu veux me ramener à la poussière !