Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Écoutez, je vous prie, ma défense,
Prêtez votre attention au plaidoyer de mes lèvres.

Voulez-vous pour Dieu tenir des discours iniques,
Et pour lui plaire proférer le mensonge ?

Voulez-vous faire acception de personnes en sa faveur ?
Êtes-vous donc les avocats de Dieu ?

Serait-il bon pour vous qu’il scrutât vos cœurs ?
Croyez-vous le tromper, comme on trompe un homme ?

Il sera le premier à vous condamner,
Si en secret vous faites acception de personnes.

Sa majesté ne vous effraie-t-elle pas ?
Ses terreurs ne tomberont-elles pas sur vous ?

Vos sentences sont des raisons de cendre,
Vos défenses sont des défenses de boue.

Laissez-moi ; je veux parler.
Quoi qu’il puisse m’arriver ensuite.