Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/159

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<poem>Qui peut tirer la pureté de la souillure ? Personne !

Si les jours de l'homme sont comptés. Si le nombre de ses mois est fixé près de toi. Si tu as posé un terme qu’il ne doit pas franchir,

Détourne tes yeux de lui pour qu’il repose un peu, Jusqu’à ce qu'il goûte, comme un mercenaire, la fin de sa journée.

L’arbre a encore quelque espérance ; Quand on l’a coupé, il peut reverdir, Et il ne cesse pas pour cela de produire des rejetons.

Lors même que sa racine a vieilli dans la terre, Et que sa tige est morte dans le sol,

Dès qu’il sent l’eau, il repousse, Et il se couvre de feuilles comme un jeune plant.

Mais quand l’homme meurt, il reste étendu ; Quand l'homme a expiré, où est-il ?