Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/166

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Race pure, qui seule a habité sur sa terre,
Et au milieu de laquelle n’a jamais passé l’étranger :

« L’angoisse remplit tous les jours du malfaiteur
Et le nombre des années qui sont réservées au tyran.

Des bruits terrifiants remplissent son oreille,
En pleine paix il voit fondre sur lui le dévastateur.

Il n’espère pas échapper aux ténèbres,
Il s’envisage comme réservé pour l’épée.

Il se voit déjà errant et cherchant son pain.
Il sait que des jours sombres lui sont préparés.

La misère et la détresse l’épouvantent
Et l’assaillent comme un roi prêt pour la guerre.

Car il a levé sa main contre Dieu,
Il s’est enorgueilli contre le Tout-Puissant ;