Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il reconnaîtrait que c’est un juste qui se défend contre lui,
Et je serais pour toujours à l’abri des poursuites de mon juge.

Mais si je vais à l’orient, il n’y est pas ;
Si je me tourne vers l’occident, je ne l’y trouve pas.

Exerce-t-il son pouvoir dans le nord ? je ne le vois pas ;
S’enfonce-t-il dans les profondeurs du sud ? je ne l’aperçois pas.

Ah ! c’est qu’il connaît ma conscience[1] ;
Qu’il m’éprouve, je sortirai pur comme l’or.

Mon pied a toujours marché sur ses traces ;
Je me suis tenu dans sa voie sans dévier.

Je ne me suis point écarté des préceptes de ses lèvres,
J’ai gardé dans mon sein les paroles de sa bouche.
 

  1. Job feint que Dieu, résolu à le perdre, se cache pour ne pas entendre les preuves de son innocence, preuves tellement convaincantes que, s’il voulait les écouter, il serait obligé de s’y rendre.