Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


    L’argent a ses lieux d’extraction.
L’or a des endroits où on l’épure.

Le fer se tire du sol,
Le roc fondu donne l’airain.

L’homme a reculé les bornes des ténèbres[1] ;
Il scrute les dernières profondeurs,
Les pierres cachées dans l’ombre de la mort.

Il creuse, loin des routes battues, des tranchées
Que le pied des vivants ignore ;
Il se suspend et branle, loin du séjour des humains[2].

Cette terre d’où sort le pain
Est, dans ses entrailles, bouleversée comme par le feu.
 

  1. L’auteur décrit ici les travaux des mines tels qu’ils se pratiquaient de son temps.
  2. On suspendait les mineurs à une corde pour travailler aux parois de la mine.