Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils s’écartent de moi avec horreur,
Ils ne détournent pas leur crachat de mon visage.

Ils ne gardent aucune mesure, ils m’insultent ;
Ils rejettent tout frein en ma présence.

Des misérables se lèvent à ma droite[1] :
Ils cherchent à ébranler mes pieds,
Ils aplanissent contre moi leurs routes meurtrières[2].

Ils détruisent les sentiers qui conduisaient jusqu’à moi,
Ils travaillent tous ensemble à ma ruine ;
Qui voudrait leur prêter secours ?

Ils m’assaillent comme par une large brèche,
Leurs bataillons se déroulent sous mes décombres,
 

  1. C’est-à-dire, se lèvent pour m’accuser. Dans les procès, l’accusateur se tenait à la droite de l’accusé.
  2. Il se compare à une place assiégée.