Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/255

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    Considère les deux et regarde ;
Vois les nuées : elles sont bien hautes pour toi !

Si tu pèches, qu’est-ce que cela lui[1] fait ?
Si tes crimes se multiplient, que lui importe ?

Si tu es juste, que lui en revient-il ?
Quel avantage lui procure ton innocence ?

Tes péchés ne peuvent atteindre que tes semblables,
Ta justice ne peut servir qu’aux fils de l’homme.

Les faibles, il est vrai, gémissent dans l’oppression,
Ils crient sous le bras des puissants.

C’est qu’ils n’ont pas dit : « Où est Dieu, notre créateur.
Qui remplit la nuit d’hymnes de joie[2],
 

  1. L’usage de désigner Dieu par le pronom de la 3* personne était assez ordinaire chez les anciens Hébreux. Le nom d’Elihou (Il est mon Dieu) en est lui-même un exemple.
  2. C’est-à-dire, qui change l’infortune en allégresse.