Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/272

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Pour que la pluie tombe sur la terre inhabitée,
Sur le désert où il n’y a point d’hommes[1] ;

Pour que la plaine vaste et vide soit arrosée,
Et que les gazons des prairies reverdissent ?



    La pluie a-t-elle un père ?
Qui engendre les gouttes de la rosée ?

Du sein de qui sort la glace ?
Et le frimas du ciel, qui l’enfante ?

Les eaux se condensent comme la pierre.
Et la surface de l’abîme se durcit.



    Est-ce toi qui serres les liens des Pléiades[2],
Ou pourrais-tu relâcher les chaînes du Géant[3] ?
 

  1. Dieu insiste sur cette circonstance pour humilier l’homme et lui montrer que la terre n’a été faite ni par lui, ni pour lui.
  2. C’est-à-dire : Qui les retiens entassées l’une près de l’autre.
  3. Voir ci-dessus, p. 37.