Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/36

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grand nombre de légendes mythologiques ou astronomiques, auxquelles il y est fait allusion, ne se retrouvent pas chez les Hébreux, du moins sous la même forme[1]. On y sent de bien plus près que dans les écrits des Juifs le voisinage du polythéisme syrien et babylonien, en particulier de ce qu’on a nommé le sabéisme[2]. Une foule de traits dénotent une connaissance parfaite de l’Égypte, où l’auteur semble avoir voyagé[3], et du mont Sinaï, où sans doute il avait vu les travaux des mines qu’il décrit avec tant de détails (chap. xxviii). Le fait que tous les personnages du poëme appartiennent aux Béni-Kédem, célèbres par leur sagesse, ne saurait être

  1. Voir p. 4, 12, 37, 38, 76, 110, 111, 166, 171, de notre traduction.
  2. Voir p. 134 de la traduction.
  3. La description du crocodile et de l’hippopotame (chap. xl, xli) est d’une telle vivacité, qu’on est porté à y voir un reflet direct de l’épouvante que l’auteur éprouva devant ces monstres. Il est question ailleurs des pyramides, du papyrus, des barques de jonc, etc.