Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/55

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son. Jéhovah de même prononce deux discours. Au premier coup d’œil, il semble que ce soient là des additions successives ; et en effet, telle est la largeur de ces développements paraboliques non assujettis à un plan sévère, que l’on devait sans cesse être tenté de les allonger par de nouvelles amplifications. Mais, à la réflexion, on hésite à tirer cette conséquence. Les discours d’Elihou en particulier sont certainement d’une même main, et tous les discours de Job, sauf de très-courts endroits qu’on voudrait supprimer (par exemple les derniers versets du chap. iii et du chap. xix, quelques incises du chap. xxxi, où deux rédactions semblent s’être pénétrées), sont empreints d’un tel caractère de hauteur et de force, qu’on ne peut douter qu’ils ne soient le fruit d’une seule inspiration : on dirait que le roseau du poëte s’est à peine levé en écrivant cette protestation sublime du juste persécuté.

Quatre morceaux principaux ont, avec plus ou moins de droit, excité dans le poëme de Job les soup-