Page:Espinas - La Philosophie sociale du XVIIIe siècle et la Révolution.djvu/115

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L’Economie sociale en France pendant la Révolution, tel a été l’année dernière le sujet de nos leçons. Bien que nous ne l’ayons pas parcouru tout entier, et qu’il nous reste à étudier les idées de Babeuf et de son groupe, nous pouvons dès maintenant embrasser d’un seul regard ce grand mouvement qui pendant sept ans entraîna les esprits de nos pères à la poursuite du bonheur universel. Deux leçons nous suffiront à peine pour ce laborieux résumé. Quoi qu’il nous ait coûté, nous ne l’offrons pas sans appréhension à vos réflexions et à vos critiques. Il soulève une question grave. La Révolution est encore aujourd’hui, chez nous, invoquée comme une autorité imposante par les partis adverses. À la nouvelle que nous instituons une recherche sur les doctrines sociales professées par les trois fameuses assemblées, plusieurs d’entre vous penseront sans doute : « Enfin nous allons savoir lequel du socialisme ou du libéralisme traditionnel peut légitimement se réclamer de la Révolution ! » Et en effet la question est une de celles qui tient l’opinion en suspens. Il semble que celui des deux partis qui aura avec lui le Palladium révolutionnaire ne manquera pas de l’emporter sur l’autre. Présomption fort incertaine ! Il se peut qu’être d’accord avec ces restaurateurs de la cité antique soit une force il se peut que cela devienne une faiblesse. Il se peut qu’il soit plus fâcheux pour le prestige de la Révolution qu’elle ait été à ce point exaspérée et