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blables. Les communautés d’éducation sont les images de la grande communauté nationale à laquelle tout bon citoyen doit ramener ses actions et ses jouissances[1]. » Enfin l’éducation doit être égale, « parce que tous sont également les enfants chéris de la Patrie ; parce que tous ont les mêmes droits au bonheur que trouble nécessairement l’inégalité, parce que de l’égalité d’éducation doit dériver la plus grande égalité politique. »

« Pour nous faire une idée des projets du comité insurrecteur à cet égard, représentons-nous une magistrature suprême, composée de vieillards blanchis dans les fonctions les plus importantes de la République, dirigeant à l’aide des magistrats inférieurs, tous les établissements d’éducation, s’assurant par des inspecteurs tirés de son sein, de l’exécution des lois et de ses ordres, et ayant auprès d’elle un séminaire d’instituteurs dont elle soigne l’enseignement[2]. »

« Dans l’ordre social conçu par le comité, la Patrie s’empare de l’individu naissant pour ne le quitter qu’à la mort. » Elle surveille même l’allaitement maternel et garantit l’enfant des dangers d’une fausse tendresse. À plus forte raison doit-elle redoubler de sollicitude dès qu’il s’agit de former en lui le citoyen.

D’après les idées du comité, « l’éducation nationale devait se proposer trois objets : la force et l’agilité du corps ; la bonté et l’énergie du cœur ; le développement de l’esprit. » Nous voudrions pou oir citer les paroles de Buonarroti qui traite en effet de l’éducation nationale comme d’un sujet de prédilection, esquisser le tableau qu’il retrace des splendides établissements en pleine campagne destinés à la jeunesse, donner le programme des

  1. Rapprocher l’éducation commune de Fourier et les internats militaires de l’Université impériale.
  2. Page 282.