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bouts est taillé plus court que l’autre et est appelé gros bois ou gros bout, tandis que le bout opposé est tout naturellement appelé petit bois ou petit bout.

Avec le pirli, on se sert d’un instrument désigné sous le nom de tapette, qui rappelle le battoir des lavandières, bien qu’il soit moins massif et moins large ; la définition la plus exacte est celle-ci : une planchette pourvue d’un manche.

Lorsque l’on possède ces deux instruments et que l’on a creusé en terre un trou ou pot large de cinq centimètres et profond de trois ou quatre, on est prêt à jouer au pirli.

À Rennes on n’y joue que deux à la fois ; il s’agit tout d’abord de savoir qui lancera le pirli le premier. La manœuvre qui sert à déterminer ce point intéressant est des plus singulières. La tapette est tenue perpendiculairement à pleine main, de la main droite, par un des joueurs (généralement celui à qui elle appartient), et de telle façon que sa partie inférieure (la plus large) ressorte à peine d’un millimètre au-dessous de la main. Le second joueur ferme les doigts de la main gauche autour de la tapette, au-dessus de la main du premier, qui à son tour ajoute sa main gauche. Les mains continuent à abandonner le bas de la tapette pour la saisir plus haut, en se superposant toujours dans le même ordre, selon la lon-