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Assis sous la verte ramée,
Je sentais la brise embaumée
Passer sur mon front incliné :
Et dans mes vagues rêveries,
J’effeuillais des branches fleuries
Sur un buisson abandonné.

Entouré d’ombre et de silence
Comme l’oiseau qui se balance
Seul, sur les rameaux agités :
J’aurais voulu, plein de mystère,
Une colombe solitaire
Qui vînt s’asseoir à mes côtés.

Une vierge paraît… L’Automne
De pampre a tressé sa couronne :
Ses yeux méconnaissent les pleurs :
L’Amour la couvre de son aile,
Et les trois Grâces autour d’elle
Ceignent des guirlandes de fleurs.

Zéphyr, de son aile mouvante,
Enfle sa gaze transparente ;
Les Désirs gonflent son sein nu.
Dans ma main posant sa main blanche,
Sa tête sur mon front se penche,
Et rit d’un sourire ingénu.