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III.


Recevoir au printemps l’hirondelle première,
Amis, porte, dit-on, bonheur à la chaumière
Et promet l’immortalité ;
Moi, pour ce nid d’oiseaux éclos de mon caprice,
Dans un coin de vos cœurs, dans votre âme propice
Je demande hospitalité.

En voyant émigrer leurs compagnes jumelles,
J’ai souvent désiré de m’en aller comme elles
Vers un rivage oriental ;
De suivre le printemps dans sa course fleurie,
Et dans le monde entier de n’avoir pour patrie
Que le ciel ou le nid natal.

Je voulais, ce qu’il faut pour vivre à l’hirondelle,
Un rayon de soleil, un peu d’air à son aile,
Un nid sous le lierre abrité,
Effleuré par son vol, un ruisseau qui se ride,
Au milieu de l’orage un toit de chaume aride,
Et puis surtout, — la liberté !