Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/138

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l’heure, lois qui se montrent si clairement par la suite dans la marche de la nature, nous trouverons alors plus conformes la raison de supposer un temps d’arrêt, entre l’avènement des plantes et celui des animaux.

Il existe au reste entre les deux règnes des dépendances étroites, qui ont dû lier les causes et les rapports de leur naissance sur le globe. La nature, qui pourvoie parle vitellus à la nourriture primitive de l’embryon, a sans doute ménagé de même aux premiers animaux créés, des magasins d’approvisionnement dans l’existence des végétaux. Il y a un autre fait qui demande d’être médité : la respiration des plantes appelait, selon nous, sur le globe celle des animaux. Tout le monde sait que les végétaux respirent de l’acide carbonique et rejettent de l’oxygène ; tandis que les animaux, (admirable prévoyance de la nature !) respirent de l’oxygène et rejettent de l’acide carbonique. Cet antagonisme respiratoire est précisément une des causes auxquelles nous devons rapporter l’origine des deux règnes. L’existence très ancienne d’une atmosphère chargée d’acide carbonique est attestée en géologie par les inépuisables dépôts de houille et de charbon de terre. Quelle force luxuriante il a fallu dans ces temps reculés à la nature végétale pour donner, en se décomposant, cette immense quantité de carbone, qui a été fixé dans l’écorce solide du globe. À cette époque où la terre encore stérile, venait d’être recouverte par la mer, les plantes jouissaient, eu quelque sorte, d’une vie indépendante du sol et cherchée presque entièrement