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dans les principes de l’air humide. Ces végétaux dégageaient, en respirant, une masse toujours croissante d’oxygène : l’introduction de ce gaz nouveau, ou du moins contenu jusque-là en petite quantité dans l’atmosphère, a eu pour résultat de donner naissance aux premières formes animales. À mesure, en effet, que cet élément nouveau se développe dans ces anciens âges, à la surface du globe, nous voyons la vie qui augmente.

Les élémens chimiques, contenus dans les organes des animaux ne se retrouvent pas tous dans ceux des végétaux. C’est une preuve, selon nous, de la succession des êtres. Les changemens qui ont fait passer l’organisation de la plante à celle de l’animal, ayant eu pour cause d’autres changements survenus dans l’état de l’atmosphère, il en résulte que l’on ne saurait demander aux uns et aux autres les mêmes principes de composition chimique. Le monde de ces temps reculés est un vaste laboratoire, où la nature opérant d’âge en sur la respiration des êtres, par l’entremise des agens extérieurs, accroît et développe, à la surface du globe, les conditions de la vie sans cesse renouvelée. Si ces transformations de chimie vivante n’ont point agi sur les êtres déjà créés, pour les modifier et pour changer les lois de leur existence, elles ont certainement eu lieu dans le principe créant.

Le règne animal a été primitivement calque sur le règne végétal. Il est curieux de voir, comme la nature, quand elle à une fois adopté un moule et tracé une direction, ne s’en écarte que pas à pas. Les éponge,