Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/255

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clure de ce fait et de mille autres du même genre que l’homme a créé en quelque sorte une à une, lentement et à mesure qu’il avançait lui-même, toutes les manifestations de nos animaux domestiques.

Négligeons au reste ces degrés intermédiaires ; transportons-nous tout de suite dans notre société, et voyons où nous en sommes. Après avoir rendit justice à l’intelligence de l’homme et à ses éclatantes conquête quêtes sur lat nature, nous ne tarderons pas à reconnaître que ces conquêtes là sont encore très loin d’avoir atteint leur terme. Hercule n’a point achevé ses travaux ; il ne s’agit plus maintenant ; il est vrai, de détruire les monstres (le temps de la guerre avec la nature est passé), mais de les attirer en noire puissance et de les associer à notre œuvre. Promenons nos regards sur les espèces si variées qui couvrent la terre : c’est le plus petit nombre des animaux qui a reconnut l’homme pour son maître. Que dis-je ? c’est à peine si nous comptons quarante alliés parmi cette multitude d’êtres vivans qui ont été créés pour notre usage. Le reste défie notre humeur envahissante. Protégés les uns par les abîmes de l’Océan, les autres par l’immensité de l’air, ceux-ci par leur masse puissante, ceux-là par l’exiguïté de leur taille, tous ces sujets réfractaires ont échappé jusqu’ici à l’empire de l’homme pour rester sous le règne de la nature. Nous dominons, il est vrai, sur eux par la destruction ; presque tous ces animaux insoumis tombent en effet entre nos mains ; mais ils n’y laissent que leurs cadavres. La pêche et la chasse nous livrent la mer et la terre. Nous inventons chaque jour des instrumens inévitables pour nettoyer la surface du