Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/304

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phore, à l’influence des astres. On connaît le vers de Boileau :

Si son astre en naissant ne l’a formé poète.

Or qu’était cette explication, sinon l’aveu de l’ignorance où l’on était de la cause véritable qui préside aux dons si variés de l’intelligence ? Gall déclara que cette influence secrète imaginée par les poètes, ce feu sacré, comme disaient d’autres, devait avoir son siège dans l’organisation. C’est là qu’il fallait aller chercher, suivant lui, le secret des facultés humaines et non ailleurs. La question qui demeurait encore à résoudre était celle de savoir si ces facultés s’avouent dans l’individu par des signes possibles à reconnaître. Gall, fort de ses observations de jeune homme, se crut en droit de conclure pour l’affirmative. Il était d’ailleurs amené à une telle manière de voir par les forces mêmes de cette impulsion naturelle dont il venait révéler les lois. Il y a des êtres doués en naissant de facilités en quelque sorte divinatoires, pour lesquels le masque humain est plus transparent que pour tout autre ; en leur présence les énergies occultes de la nature se déconcertent ; et le secret de Dieu, si bien gardé d’ordinaire par l’organisation, se laisse quelquefois surprendre. Gall était un de ces hommes-là.

Au fond, la tentative de Gall n’était pas si nouvelle qu’elle fût précisément téméraire. Long-temps avant lui, on avait cherché dans les signes extérieurs de l’être la manifestation de ses qualités ou de ses dé-