Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/374

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gneuse envers son jeune frère encore au berceau. Gall comparait cette tête à celle d’un garçon du même âge, et montrait combien, à cette époque de la vie, l’organe de l’amour des enfans est plus développé chez les filles que chez les garçons. L’âge prononce encore beaucoup d’autres différences. En général, le groupe des organes qui disposent à l’attachement, à la famille, au mariage, est plus fort chez la femme que chez l’homme. Quand le docteur Gall ne rencontrait pas sur la tête des jeunes personnes le siège de l’amour maternel bien exprimé, il augurait mal de leur caractère. Suivant ce médecin, la principale destination de telles créatures était manquée. Spurzheim était d’avis que le défaut de cet instinct devait être considéré dans le crime d’infanticide. Sur trente femmes qui avaient fait mourir leurs enfans, il en reconnut vingt-six sur la tête desquelles l’organe de la maternité était en défaut ; les quatre autres avaient été entraînées par la violence des circonstances particulières. « Lorsque je ne vois pas cet organe très prononcé chez les jeunes femmes, nous disait Broussais dans son cours, et que je leur en fais faire l’observation, elles ne manquent pas de me dire, pour s’excuser, que les cris, les caprices, la saleté des enfans les dégoûtent. Messieurs, quand l’attrait est fort et que la nature parle, rien ne dégoûte les femmes. » Les auteurs de la phrénologie rapportent encore à ce penchant le goût des petites filles pour les poupées. Elles préludent, selon eux, par les amusemens aux devoirs de mère ; car elles soignent et caressent, pour ainsi dire, dans ces poupées leurs enfans à venir.