Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses traces. Robert Saint-Clair qui était parvenu à s’enfuir du bagne, avait commis, depuis son évasion, deux assassinats. Ce meurtrier fut exécuté à Versailles. Au fond de son cachot il demanda à revoir le petit homme noir qui lui avait si bien dit la vérité. M. D… refusa de se rendre à la prison du condamné. En montant sur l’échafaud, Robert Saint-Clair s’arrêta et, se tournant vers le groupe sinistre qui l’accompagnait : « C’est égal, j’aurais voulu, dit-il, parler à cet homme avant de mourir ; il m’a presque fait croire à quelque chose. » — Cette histoire, passablement transformée, a peut-être fourni le sujet d’un beau drame qui s’est fait applaudir, il y a quelques années, à l’Ambigu-Comique et dont M. Félix Pyat était l’auteur. Le hasard m’a procuré dernièrement sur les caractères du fait des témoignages que j’ai tout lieu de croire véridiques. Faut-il maintenant faire honneur de cette sûreté de coup-d’œil et de présage à l’excellence de la méthode, ou à la pénétration naturelle de celui qui l’appliqua dans cette circonstance ? C’est toujours la même question qui revient ; il est temps de la résoudre dans une conclusion rapide.

Raconter l’histoire de mes recherches, de mes incertitudes, il faut dire le mot, de mes variations en phrénologie, ce sera donner la mesure de l’inconsistance du système de Gall. Je m’étais approché du principe de la localisation des facultés, sans répugnance, mais en doutant. Le doute fit place, avec le temps, à une sorte de conviction en faveur des idées phrénologiques, quand, ayant appliqué la méthode de Gall sur les têtes d’hommes connus par des dispo-