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dans l’Amérique du Sud une île, nommée l’île des Sacrifices, dans laquelle les anciens habitans de cette partie du monde égorgeaient des victimes humaines. Des peintures, conservées sur les lieux et reproduites dans le grand ouvrage de M. de Humboldt, nous montrent ces scènes affreuses. Une remarque curieuse à faire est celle de la différence de la tête chez les acteurs de ce drame horrible : les hommes dans le sein desquels leurs ennemis enfoncent le couteau avec une sorte de plaisir sauvage sont, pour ainsi dire, acéphales. Ces individus, quoique de couleur rouge, sortent évidemment d’une autre race, inférieure à celle qui les immole. Aujourd’hui que le temps a passé sur les peuples du Nouveau-Monde, et qu’il a confondu les débris des uns et des autres dans les entrailles de la terre, on distingue encore le crâne des sacrificateurs et celui des sacrifiés. La configuration de la tête de ces derniers, étroite et fuyante, annonce des êtres faibles, sans défense, nés pour mourir ; tandis que la nature a imprimé sur le crâne de leurs terribles destructeurs les caractères de la force impitoyable. On voit donc qu’au sein des peuples d’une même coloration, en guerre les uns avec les autres, il existe des variétés considérables qui servent de base à une hiérarchie éternelle, les races plus robustes tendant sans cesse à vaincre et à opprimer les races plus faibles.

La science de l’homme, pour sortir enfin de la période fabuleuse des conjectures, demande à être calquée sur les caractères anatomiques des races. M. le professeur Serres jette, tous les ans, dans son cours