Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/461

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la nôtre. Laissons-les donc se développer à leur aise, au lieu de les refouler dans des déserts où elles périssent ; il y a place pour elles et pour nous sous le soleil. Sans doute la civilisation ne saurait reculer devant l’état sauvage ; mais c’est en renouvelant ses forces dans la nature qu’elle les accroîtra. Toutes les races d’ailleurs sont solidaires, celle qui en détruit une nuit à toutes les autres qu’elle prive ainsi d’un moyen de perfectionnement. Dernier-né peut-être de son espèce, l’homme blanc, l’homme adamique, doit ramener à son type toutes les variétés humaines ; l’égoïsme même lui conseille en ce cas de ne point les comprimer par la violence et l’injure ; développer les germes qui languissent, c’est encore, pour lui, féconder les élémens futurs de sa race.

Nous avons vu les conditions du croisement, nous allons rechercher son influence. Si nous suivons toujours le fil conducteur de la science, nous arriverons à mettre le pied sur un terrain positif où les faits nous répondent des théories. M. Serres a fait l’observation suivante : toutes les fois qu’on considère les races humaines à l’état pur, on trouve que chacune d’elles a un tempérament uniforme qui prédomine sur tous les individus ; quand c’est l’inverse qui a lieu, c’est-à-dire quand on a sous les yeux une race très mélangée, on distingue une variété considérable de tempéramens, et les individus qui les représentent ont les dispositions morales des races dont ils sont originaires. Ce fait, sur lequel nous reviendrons, parce qu’il amène des conséquences très nombreuses, nous dévoile déjà une des influences du croisement