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Page:Eugène Le Roy - L’Année rustique en Périgord, 1921.djvu/94

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par degrés l’aquilon venu du nord. Partout l’eau se prend. Les chemins où on ne pouvait passer se raffermissent ; les sabots sonnent sur la terre durcie et, dans les empreintes d’un pied de bœuf, brisent la glace avec un bruit de vitre cassée. Alors, dans les terres égouttées, l’homme mène les fumiers et, après l’épandage, fait les labours d’hiver lorsque le temps se radoucit. Les prés sont morts, grisâtres et tristes, les bois sont dépouillés, les herbes folles des champs sont desséchées, et le long des chemins, les grands chardons-peignes dressent leurs têtes rondes hérissées.

Cependant, au milieu du sommeil hivernal, les noisetiers mettent leurs chatons ; et en allant tailler sa vigne, le paysan aperçoit le long d’un taillis, pointer sous la mousse et la palène flétrie la perce-neige à la fleur laiteuse, qui devance le renouveau.

Et bientôt reviennent au pays la gentille alouette, la grive, et le gai pinson qui donne un peu de vie aux bois désertés en brumaire :

Tui ! tui ! tui !