Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/110

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Yes, fit l’autre en riant.

Cependant tous ces messieurs, étant arrivés au château, après avoir franchi le pont-levis trouvèrent dans la cour intérieure le souriant M. Benoite.

— Madame Chaboin est-elle visible ? interrogea le percepteur.

— Madame n’y est pas.

— Elle est sortie ? demanda agréablement M. Monturel.

— Elle est repartie.

— Repartie !… pour Paris ?

— Pour Paris même ! répondit l’autre, qui s’amusait fort des airs ahuris de ces messieurs.

— Quelque affaire imprévue ? insinua le notaire.

— Madame ne me l’a pas dit.

— Et savez-vous quand elle reviendra ?

— Je l’ignore… peut-être après-demain, peut-être dans un mois… peut-être dans deux…

Et M. Benoite, toujours souriant, s’inclina légèrement, comme pour congédier les visiteurs, qui, tous rendus enfin, faisaient le demi-cercle autour de lui.

Il serait difficile de peindre la stupéfaction des notables d’Auberoque en apprenant le départ subit de madame Chaboin. Cela serait d’autant plus difficile qu’elle ne se manifestait pas positivement. En redescendant, quelques-uns poussaient des interjections timides : « Hum ! hum !… étonnant !… » Les