Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/277

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des deux jeunes gens, et qu’il avait voulu tout simplement épargner à son locataire la peine de faire le tour par la porte d’entrée de la cour.

Le soir de la fête, l’inventeur, sa fille et M. Lefrancq étaient tous trois assis sous le tilleul, d’où tombait une douce odeur, lorsque survint M. Farguette :

— Cette musique enragée m’assomme, dit-il, je me réfugie chez vous.

— Et très bien vous faites ! répondit M. Desvars.

— Voici une chaise, monsieur Farguette, dit Michelette.

Tandis qu’ils étaient là, causant tous les quatre, quelques minutes après arriva la vieille Rose avec un panier :

— Il faut bien que nous fassions un peu la fête, nous aussi ! dit le pharmacien.

Et il tira du panier quelques bouteilles de bière et de limonade, qu’il posa sur une petite table ronde pliante, de l’invention de M. Desvars.

Lorsque les verres furent là, bien essuyés par Michelette, M. Farguette versa de la bière, et puis, faisant sauter le bouchon d’une bouteille de limonade gazeuse, proposa un « panaché ».

— Merci, dit M. Desvars, je n’aime pas ces mélanges.

— Ni moi non plus, fit le receveur.

— Moi, pas davantage, ajouta le pharmacien, et