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de M. Desvars. Partout, aux murs, ou suspendus aux poutres parmi les toiles d’araignées, étaient accrochés des modèles de pièces, des calibres en bois, des embryons ou des membres de machines diverses.

Car le vélocepède n’était pas la première invention de M. Desvars. Il avait débuté en grand par une moissonneuse qui, promenée d’exposition en exposition pendant des années, n’avait eu qu’un succès très relatif, malgré quelques agencements ingénieux, à cause de certaines défectuosités qui lui ôtaient toute valeur pratique. En effet, cette moissonneuse, qui eût peut-être fonctionné passablement sur un terrain uni comme un billard, dans les champs en déclivité ou tant soit peu mouvementés, coupait le blé tantôt à la racine, tantôt au milieu de l’épi. Elle avait fini sa carrière dans une usine où on l’avait achetée au prix du vieux fer et mise à la ferraille.

Après cela, M. Desvars avait inventé le « Chariot australien », sorte d’énorme wagon d’émigrants, très bien conçu, curieusement combiné, mais qui avait l’inconvénient capital d’être, à vide, une charge suffisante pour l’attelage. En ce moment, le chariot était abandonné, enlizé au fond des prés, le long du petit ruisseau, d’où quatre paires de bœufs n’avaient pu le tirer.

Puis, passant des travaux de la paix aux arts de