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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/103

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nête garçon qui ne veut pas abuser de l’amour de ce pauvre être charmant et l’exposer à une éventualité à laquelle il ne pourrait encore parer ?

M. Rudel, lui, va droit où le porte son désir, sans se soucier des malheureuses qu’il fait, des innocents qu’il jette à la misère et souventes fois à la mort.

Peu de jours après avoir parlé à la Guillone, allant à Hautefort par le mauvais chemin du Charreyrou, qui longe les Bois-Lauriers, il aperçoit la Nicette qui revient du marché où elle a porté des fromages. La petite le voit venir aussi, et cette rencontre la contrarie. Dans un coude où M. Rudel ne peut la voir elle se sauve à travers bois.

Où diable a-t-elle passé ? se demande le « chirurgien » en arrivant à l’endroit où il l’a vue.

Il s’arrête et regarde dans les taillis : rien. Alors, colère, il donne un coup de cravache sur le flanc de sa jument et continue sa route :

— Petite mâtine ! je te « jointerai » bien, quelque jour !