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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/145

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— Hélas ! je ne sais !

— C’est celui du moulin ruiné ?

— Non !

— Il n’y a que celui-là capable de ça !

— Pourtant, ça n’est point lui !

— Comment le sais-tu ?

— Par des cheveux noirs qui me restèrent dans la main.

— Et de qui te doutes-tu ?

— Ce jour-là, passa un peyrolier du pays d’Auvergne qui vint deux fois me demander des cuillers à étamer…

— Malheur !

Et Jean la regarde… Ainsi agenouillée, elle lui rappelle encore la Vierge de l’Annonciation de l’église de Nailhac…

— Ô mon Jean, gémit-elle, moi, pauvre fille, qui n’avais que mon corps innocent à vous donner !… Que ne m’avez-vous prise là bas, au moulin ruiné, le jour où nous bûmes notre sang !

Malheur ! Ah ! s’il savait sur qui venger ce crime, fût-ce sur M. Rudel, comme il lui plan-