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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/187

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Les autres droles de ça, de là, se « logent » comme bergers de moutons, gardeuses de dindons, et, seul, Milou continue à « chercher son pain » aux environs. Il a douze ans maintenant, et il en paraît quinze, tant il est grand et fort. Le mieux, pour lui, serait de faire comme les autres, mais il a « un poil dans la main » comme on dit, de manière qu’il lui fait peine de se mettre sous les ordres de quelqu’un pour travailler.

Et puis, il a l’humeur coureuse et se plaît à voir du pays dans ses tournées. Il va jusqu’à Tourtoirac, Cubas, Boisseuilh, Bonneguise, Châtres, Beauregard, Labachellerie, Azerat, Saint-Orse, et par habitude, revient au Temple de temps en temps. À la bonne saison, il couche dans les cabanes des vignes et l’hiver dans les granges. Il n’est pas trop malheureux d’abord, mais à mesure qu’il prend de l’âge, les gens voyant ce grand drolar demandant la charité, le rabrouent :

— Tu es bien assez grand pour travailler !

Un jour, passant à Chasseins, enseigné par