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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/190

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pour assembler les eaux de pluie, et lave le minerai. Il va aussi faire tremper la soupe des mineurs chez la Légère, veuve et relicte du défunt Pichil Léger, qui a sa baraque de maison sur la lisière des bois, pas loin de la belle source de l’Hermitage.

Dans cette maison il y a une drolette de douze ou treize ans, petite-fille de la Légère, qui prend Milou en amitié tout de suite. C’est tout le temps, mon grand Milou par-ci, mon petit Milou par-là ; elle l’attrape au col comme une innocente qu’elle est, la pauvrette, et l’embrasse. Le dimanche, que l’on chôme, Milou reste chez la Légère et lui va couper du bois dans les taillis, ou lui bêche un carreau de jardin : on dirait qu’il s’est « acheté une conduite », comme disent les gens.

La Légère, en récompense, lui pétasse un peu ses culottes et sa veste qui sont trouées, effilochées, et elle lui donne une chemise de son homme défunt.

Mais ce qui fait le plus de plaisir à Milou, elle lui prête son fusil. Il se met à braconner,