Aller au contenu

Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Milou, embrasse-moi comme les hommes embrassent leur femme.

— Pour ça, Suzou, il faut être mari et femme.

— Eh bien, comme les galants embrassent leur mie ?

— Tu es trop jeunette.

— Quel âge il faut avoir ?

— Quinze ans pour le moins.

Elle fait la fâchée et s’en va :

— Je ne t’aime plus !

Jusqu’au soir elle reste « époutignée », qui est à dire comme boudeuse, mais le lendemain il n’y paraît plus.

Lui, a oublié ce qu’il a dit pour l’amuser ; elle, non.

Quelques mois après, un matin, au petit jour, elle sort du lit tout doucement, laissant sa « grande » endormie, et pieds nus, en simple cotillon, elle monte au petit grenier Milou couche sur la paille avec une couverture.

— Que veux-tu, Suzou ? fait-il étonné.