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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/231

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six onces de café moulu et autant de chicorée…

« Petit », c’est une appellation qui ne va guère au grand Milou ; mais c’est un terme familier et bienveillant dont les maîtres usent volontiers avec leurs jeunes serviteurs, dans le pays, et les gens d’âge avec les drolars.

Et puis, le samedi, régulièrement, Milou va chez le mazelier chercher un bon lopin de velle, pour faire la soupe grasse du dimanche. Lorsqu’il passe à la Genèbre, allant à Hautefort ou en revenant, quelquefois le petit tailleur gobin le hèle de sa table près de la fenêtre :

— Eh bien, petit ! ai-je été bon devineur ?

Et il rit.

Milou rit aussi et, par ruse, fait l’imbécile, le « nesci » qui ne comprend pas.

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, Nadal ?

— Alors, mon ami, tu n’es qu’un coyon !

— Qu’est-ce que vous voulez, répartit en riant le garçon, tout le monde n’est pas fin comme vous !