Aller au contenu

Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la demoiselle Céleste, car Milou la néglige un peu beaucoup. Elle n’est pas bien exigeante pourtant, et se contenterait de le voir une fois de temps en temps. C’est que ce n’est pas le plaisir qu’elle recherche, mais la satisfaction de son petit cœur aimant. Simplette un brin et ignorante comme une petite sauvagesse qu’elle est, lorsqu’elle s’offrit naïvement à son grand ami, c’était par amour pur, pour se faire sa chose, pour être à lui, et non par appétit sensuel. Comme elle aimait de cœur, elle se donna, suivant en ceci l’impulsion de la nature. Tant que son Milou a été là, près d’elle, la petite a été heureuse. Recevoir ses caresses, être enserrée dans ses bras forts, c’était le bonheur.

Elle a cru d’abord aux histoires de Milou disant qu’il ne pouvait s’échapper dans la journée tant la demoiselle était exigeante, et que la nuit la porte de la cour était presque toujours fermée à clef… Mais en allant quérir une tourte de pain à Saint-Agnan, elle a su qu’il était le galant de la fille de l’auberge où il va de coutume.