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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/257

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selle partie avec Guéral et la Poulette, le vaurien rôde par les chambres, examine les meubles et tâche de deviner ce qu’ils contiennent.

Le buffet de la salle avec sa vaisselle d’étain et ses vieilles faïences ne l’intéresse guère, ni les « lingères » bourrées de draps de lit, de nappes, de serviettes. Il passe dans la chambre de la demoiselle.

Ne sait pourquoi, cette chambre lui produit un effet… lui impose. Ça n’est pas qu’elle soit bien belle, ni richement meublée, non. Les murs sont simplement blanchis à la chaux ; le plancher est fait comme on travaille au village ; les solives d’en haut sont passées en gris. Dans un coin, avec une ruelle ménagée, est le lit à quenouilles, drapé d’une péruvienne rouge à l’extérieur, jaune en dedans. Un bénitier de faïence est accroché au chevet. Au milieu de la pièce, une grande table barlongue ; dans le fond, une lingère de noyer massif à ferrures polies ; en face, la cheminée boisée de noyer aussi. Sur la tablette, des vases de porcelaine de Limoges ; au-dessus, un grand miroir