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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/258

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ancien au cadre un peu dédoré par le temps. Puis, un cabinet de fine menuiserie et une petite table recouverte d’un napperon, sur laquelle est un pot-à-eau à fleurs et sa grande cuvette ovale à pieds. Aux fenêtres, des rideaux de guingamp et c’est tout.

Cette chambre presque cossue pour la campagne et l’époque, a un air honnête, et Milou la regarde avec une sorte de respect. Pour un paysan misérable qui ci-devant couchait sur la paille, ces meubles simples, massifs, en bois du pays, ces vieilles chaises tournées, ce lit enfants, tout cela est du luxe. Et puis il se dégage de l’ensemble cette impression : la femme qui habite cette chambre peut être passionnée, elle n’est pas vicieuse.

Milou fait le tour de la pièce. Le cabinet n’est pas fermé ; il contient des livres achetés à des porte-balle : Estelle et Némorin, Paul et Virginie, Victor ou l’Enfant de la forêt. Les quatre Fils d’Aymon, les Contes du chanoine Schmitt… Puis des objets sans grande valeur, des tasses