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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/266

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met de le faire ; que ne ferait-elle pour son grand Milou !

Il lui donne une pièce de quarante sous :

— Voilà pour acheter une tourte de pain.

Et il s’en va, emportant une vieille couverture.

Arrivé au puits, il arrache des herbes sèches, de la bruyère, des fougères et en jette des brassées au fond. Ensuite, il descend au moyen de trous anciennement faits de chaque côté dans la castine, ou ménagés dans le clayonnage, afin de mettre les pieds. Rendu en bas, il écarte les ronces, fourre dans la galerie toute cette litière qu’il a ramassée, entre, ramène les ronces devant l’ouverture et suit la galerie jusqu’à l’extrémité. Là, il creuse un trou avec son couteau, enterre un petit pot que la Suzou lui a donné, y met les douze pièces d’or de Céleste, le recouvre de terre, fait son lit par-dessus et se couche.

Le soir, à nuit entrée, il entend une voix grêle qui fredonne :


Moun paï m’a marida…