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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/286

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d’armes, et il fait coucher la caisse à côté de son lit, dans une armoire solide. Comme il dit : les caisses c’est censément pareil aux femmes, il faut les garder de près.

— Ça, c’est vrai, reprend Verdil, mais quelqu’un qui serait crâne pourrait les avoir tout de même.

— Et comment ça ?

— Lorsque le collecteur a ses douleurs, ce qui est souvent, le vieux Marsalet, l’huissier des tailles, va les porter à Périgueux, vers le vingt-cinq ou le vingt-six du mois.

Milou reste un instant pensif.

— Tout ça, dit-il enfin, c’est trop dangereux.

Après avoir godaillé toute l’après-midi avec Verdil, le grand Milou s’en va chez la Légère, emportant dans son havresac un lopin de chair et une pinte de vin.

Quelques jours il reste là au grand contentement de Suzou, ne faisant rien que braconner et ne se cachant point. Puis, un dimanche à Saint-Agnan, il dit à tout venant qu’il part pour Limoges rejoindre son marchand qui fait