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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/310

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Lui, maintenant, dans sa cellule bien close, attend patiemment qu’on le veuille exécuter. Il mange bien, boirait sec si on lui en donnait assez, et dort comme un loir en hiver. Jamais le vieux geôlier ne vit un condamné à mort aussi philosophe.

Un matin, de bonne heure, Milou est réveillé par un bruit de voix venant de la sale petite rue qui longe la prison. Dans un groupe de femmes mal ficelées, un individu parle haut… C’est pour aujourd’hui !

Lorsque le gardien et l’aumônier viennent annoncer au condamné que le jour de l’expiation est venu, Milou répond tranquillement :

— Je le savais.

Le prêtre parle de la nécessité de se réconcilier avec Dieu ; mais avant tout, l’assassin demande à déjeuner, et puis qu’on laisse Verdil faire ce dernier repas avec lui ; car justement cet autre est en prison pour vol nocturne. Milou ne fait pas grand cas de ce lâche coquin, mais c’est une connaissance, et, comme il dit à l’aumônier :