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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/312

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seul un instant avec l’aumônier, puis le bourreau entre suivi de ses aides. Il fait au condamné la toilette funèbre et le déferre des pieds.

Pour aller là-bas, place de Prusse, Milou voudrait mettre ses bottes. Le bourreau lui dit que le règlement s’y oppose.

— Une autre fois je le saurai, répartit-il.

Et il chausse les souliers qu’on lui donne :

— Ils me gênent un peu, heureusement je ne vais pas loin.

En passant devant le logement du geôlier, les mains liées derrière le dos, Milou réclame un petit verre d’eau-de-vie qui lui a été promis : le coup de l’étrier.

Le gardien le fait boire, et puis, en route ! Il marche d’un pas assuré, escorté par les gendarmes et les soldats.

En ce temps-là les exécutions ne se faisaient pas à la dérobée, presque nuitamment. C’est un jour de marché, en plein midi, sous un beau soleil d’avril, que Milou marche à la mort. Une foule nombreuse l’accompagne au lieu de l’exécution. Milou regarde tout ce monde avec