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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/316

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Tout le long du chemin elle répète mentalement les deux vers :


Un ruban vert à fleur jaune,
Attachait son petit bras…


Ce ruban, elle l’acheta en Hautefort et non à Cubas comme la complainte le dit pour la rime : c’était un tour de cou…

En arrivant, elle va au tiroir et regarde le bout de ruban que ce malheureux laissa dans la botte lorsqu’il vola le douzain… Puis elle se couche sans souper et toute la nuit rêve à ça, fiévreuse, obsédée par les deux vers de la complainte. À un moment, soudain elle se va rappeler que Milou avait un peu au-dessous de la pomme d’Adam, un signe pareil à une lentille, et qu’elle même en a un tout semblable au même endroit… Terrible remembrance ! Elle est bien sûre d’avoir ce signe, et pourtant elle veut s’en assurer encore. La chandelle allumée, elle se lève et va se regarder au grand miroir… oui, c’est bien vrai.

Quelle épouvantable nuit ! La malheureuse