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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/317

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gémit sous ses couvertures, torturée par de douloureuses pensées… agitée par de vains espoirs…

Un signe comme ça ? Il y a tant de gens qui en ont ! oui, mais juste au même endroit ! Et puis le ruban ? D’autres ont pu en acheter de semblable ! Hélas ! c’était un tour de cou et non un ruban à la pièce…

Terribles angoisses ! Jusqu’au jour l’infortunée se tord, brûlée par la fièvre, brisée par l’insomnie.

Le matin elle se dit qu’il faut en finir, prendre le bout de ruban et aller le confronter avec celui du registre… Oui, il n’y a que ça ! Pourtant elle redoute cette confrontation et retarde le moment de partir, tant elle a peur d’acquérir l’affreuse conviction.

Enfin, vers une heure, elle fait mettre le panneau sur sa jument et part seule.

— Tu as l’air malade, Céleste, lui dit son cousin, lorsqu’elle entre dans l’étude où il fait un acte.

Et, en effet, sa figure est défaite et ses yeux cernés brillent d’un éclat fiévreux.