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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/86

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tout près de lui, à la grande table de la cuisine, car il ne vit pas avec la famille au « salon à manger ». Comme les heures des repas, déjeuner, dîner, « merenda », souper, sont différentes pour les « messieurs » et les domestiques et journaliers à cause de l’ouvrage, Jean, qui travaille avec ceux-ci, a pris l’habitude de vivre avec eux, ainsi que ça se faisait autrefois chez les moyens propriétaires faisant valoir, et comme ça se fait encore dans quelques maisons où se sont conservées les vieilles coutumes.

Et puis, pour dire la vérité, il ne tient pas à tabler en face de son père.

Il le fait bon voir, Jean, au bout haut de la table, comme le maître, servant à chacun sa pitance et ayant soin que la bonne piquette ne manque pas. Ça n’est pas lui qui la ferait gâter pour qu’on en boive moins, comme ça se fait quelquefois dans des maisons sentant la lésine. Et même, lorsqu’au temps des fenaisons et des métives on a peiné fort, il fait apporter quelques pintes de vin pour donner du cœur au ventre à ses travailleurs. Lui, mange même