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TROISIÈME PARTIE
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L’ÉTAT


I


D’après les Chinois, le corps politique auquel on donne le nom d’État est essentiellement fondé sur l’union intime du sol et de l’habitant, libres l’un et l’autre ; et aucun État ne peut être considéré comme démocratique qu’autant que cette fusion se trouve réalisée pour chaque habitant. Alors seulement l’individu est bien véritablement un citoyen, une personne politique, une fraction du souverain. La propriété mobilière et même, jusqu’à un certain point, la propriété industrielle ne peuvent pas, en raison de leur instabilité, être regardées comme l’équivalent de la possession du sol, ni servir par conséquent à la constitution de la personne politique. C’est à cet État que les Chinois sont arrivés depuis quatorze ou quinze cents ans, après avoir, pendant plusieurs siècles, passé tour à tour de l’État