Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/154

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despotique, durant lequel la propriété du sol, fond et surface, tienn-mienn et tienn-ti ou, si l’on veut, fond et usufruit, était collective entre les mains du chef de l’État, à l’État oligarchique, où elle ne se trouvait divisée qu’en un certain nombre de princes. On sait, en effet, que, conformément aux principes philosophiques de leur religion, la terre restée, quant au fond, propriété collective du peuple, mais unie à l’individu par le droit d’usufruit que confère le travail à celui qui la cultive, est tellement divisée, que personne n’en est exclu. Tous les individus, il est vrai, n’exercent pas les droits politiques ; mais cette restriction ne concerne que ceux qui, préférant rester dans la communauté familiale, sont censés en déléguer l’exercice à celui qui la représente. Chacun des membres de la famille, pourvu qu’il ait atteint sa majorité, soit par l’âge, soit par le mariage, peut les exercer directement en demandant la dissolution de la communauté et en s’établissant à part. Quant à ceux qui veulent rester dans l’indivision, leur rôle est beaucoup moins effacé qu’on ne pourrait le croire. Ils n’élisent pas sans doute leur représentant politique, puisque celui-ci est naturellement désigné par son rang, sa fonction et ses charges dans la famille ; mais on sait que toutes les questions qui intéressent la maison sont examinées en commun par tous ceux qui en font partie, hommes ou femmes. Il en est de même pour celles que le représentant du groupe doit être appelé à décider dans un autre milieu. On peut donc au moins