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fait, le gouvernement chinois reçoit par an 150 millions environ qui échappent au contrôle de la nation. Ce sont ces revenus qu’il offre en garantie aux banquiers anglais, français et allemands qui le poussent sans cesse à des emprunts faits au taux de 9 ou 10 p. 100. C’est ce qu’on pourrait appeler les ressources extraordinaires du gouvernement chinois. On voit qu’en définitive elles sont assez limitées et même assez aléatoires, ce qui, dans de certaines circonstances, pourrait lui occasionner de graves difficultés. Les ressources ordinaires se composent du produit de l’impôt foncier, du revenu des mines et du monopole du sel. J’ai dit ailleurs que la liste civile de l’Empereur était alimentée par le produit de ses troupeaux de Mongolie, par une partie des revenus du sel et par les tributs des vassaux de la Chine. — C’est avec ces moyens, dont les bases n’ont jamais changé, que le gouvernement de la Chine suffit à toutes les nécessités que les progrès de la population ont pu faire naître depuis quinze cents ans au moins.


VII


Nous voici maintenant arrivés à une question qui s’est déjà bien des fois posée à propos des relations de l’Europe avec la Chine, et qui, à l’heure qu’il est, s’impose avec plus de force que jamais. On se demande le motif des antipathies que l’on rencontre, et, comme